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L'estime de soi : des clés pour comprendre

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Crédit photo : ashley rose

« Je me suis détesté, je me suis adoré ; puis, nous avons vieilli ensemble…» (Paul Valéry)

Ne pas s'estimer aimable, ne pas s'accepter tel que l'on est engendrent mal-être, manque de confiance en soi, timidité, dépression, frustration, rage, rancœur, etc. 

 

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

Les racines de l'estime de soi

 

La perte ou l'absence d’estime de soi détermine notre santé mentale, et conditionne notre rapport aux autres et à l'existence. Pour aimer la vie, pour pouvoir donner ou recevoir de l'amour, il faut d'abord s'accepter et s'aimer.

 

L'estime de soi trouve racine dans nos premiers ressentis, selon que nous nous sommes sentis acceptés et approuvés, ou non. Le sentiment de notre valeur personnelle s'est construit autour de l'accueil de nos réussites et de nos erreurs par nos parents qui nous ont transmis (ou non) la sécurité affective et l'autonomie, par leur validation (ou non) de nos comportements et de nos apprentissages, comme par celle d'autres personnes significatives. Au fil du temps et de nos diverses expériences, acceptation de soi ou dévalorisation s'ancre en nous.

La manière dont on a été aimé et accepté pour ce que l'on est, ou pour ce que l'on fait, ou encore pour ce que l'on sait, fixe souvent notre aptitude à nous épanouir, à révéler notre potentiel, comme à vivre en harmonie avec les autres. Ce que nous sommes (l'identité) et ce que nous faisons (la compétence) ne se confondent pas. Être et faire sont à dissocier. La valeur d'un individu, son intégrité personnelle, ne se définissent ni par son travail ni par ses connaissances, ainsi demeurons-nous toujours la même personne, indépendamment des événements qui peuvent arriver dans nos vies, de nos fonctions professionnelles ou de notre âge. 

Céline, employée de bureau, se sent rabaissée par ses collègues et son supérieur. Ils la considèrent comme lente, et cela l'affecte d'autant plus qu'elle adhère à leur jugement. À l'école élémentaire, une maîtresse l'avait surnommée « l'escargot » tandis que ses parents la comparaient souvent à son aînée qui, elle, ne mettait pas une heure pour s'habiller ou faire ses devoirs.

Estime de soi et accomplissement de soi

La qualité de nos choix amoureux, familiaux, professionnels ou sociaux est à l'image de nos valeurs comme de notre estime de soi. Acceptation de soi et réalisation de soi sont liées. Croire en soi et prendre conscience de son importance en tant qu’être humain autorise l'individu au bonheur.

 

Le plaisir que l'on s'accorde découle de notre capacité à nous aimer et, de même, pour se faire respecter il faut croire qu'on le mérite. Selon comment chacun se traite, on permet souvent aux autres de nous traiter de la même façon. « Tu vaudras aux yeux des autres ce que tu seras à tes yeux » (Cicéron).

 

Serge, 35 ans, vit sa rupture amoureuse comme une énième preuve de son absence de valeur. À chaque histoire, il s'accroche à une femme comme on s'agrippe à une bouée de sauvetage. Il absorbe l'autre, en quête d'une réponse à sa soif d'amour, à son besoin de reconnaissance. Ce désir insatiable de fusion finit par étouffer sa compagne, au point que la séparation est inéluctable. L'abandon le conforte alors dans l'idée qu'il ne mérite pas d'être aimé, puisque son père l'avait rejeté avant même sa naissance.

Estime de soi et légitimité

À sa naissance, sans avoir eu à accomplir quoi que ce soit, le bébé reçoit (le plus souvent) l'amour inconditionnel de son père et de sa mère. Il est aimé pour ce qu'il est, il a d'emblée une valeur. Puis année après année, l'enfant se voit apprécié, récompensé pour ce qu'il fait, ce qu'il apprend. Approbation et désapprobation de ses agissements, de son parcours scolaire, le conduisent à s'identifier à ses actes, à son savoir. L'image qu'il a de lui-même va s'édifier à travers le regard que lui porte ses parents (et d'autres personnes significatives), selon la façon dont ils le reconnaissent et l'acceptent.

 

Évidemment, nous (nous) apprécions lorsque les autres nous valorisent, mais il est difficile - voire  impossible - d'avoir le contrôle sur ce besoin de reconnaissance, aussi faut-il se demander si l'énergie mise au service de la satisfaction de ce besoin en vaut la peine. Se sentir reconnu est gratifiant, mais cela ne doit pas devenir le pilier sur lequel on s’appuie pour alimenter le sentiment de notre valeur personnelle.

L'estime de soi c'est s'accepter et se respecter tel qu'on est, avec nos imperfections et nos limites, nos forces et nos faiblesses, nos succès et nos échecs. S'aimer tel qu'on est permet de se sentir bien dans sa vie, sans attendre de l'autre qu'il nous renvoie une image positive de nous-même ou apaise notre mal-être. Notre valeur ne dépend pas de l'approbation d'autrui mais de notre perception de soi.

L'amour que l'on se porte, la compassion pour soi-même, la confiance en soi permettent de s'affirmer en tant qu'individu, d'oser dire ce que l’on pense et d'agir selon ses valeurs. S'attribuer de l'importance c'est se dire qu'on mérite d'exister et de s'accomplir. S'aimer c'est se sentir légitime.

Identifier l'origine de sa propre valeur

Chacun peut s'interroger sur l'origine du sentiment de sa propre valeur en se remémorant des  expériences où il s'est senti valorisé : autrui adhérait-il à ce que nous sommes ? à ce que nous faisions ? notre ego était-il nourri par notre regard sur ce que nous sommes ? sur ce que nous faisions ? par le respect de nos valeurs? par les biens que nous possédons ? par notre pouvoir sur les autres ? par notre maîtrise de soi ? par nos responsabilités familiales ou professionnelles ? par nos connaissances ? ou par notre sentiment d’épanouissement?

L'exercice du miroir (héritage de Louise Hay, auteur en développement personnel)

Il s'agit de se regarder dans un miroir, droit dans les yeux, et de dire : « je m'aime et je m'accepte tel que je suis ». Combien peuvent le faire sans se trouver ridicule, se mettre à pleurer ou en colère, sans détourner le regard et se taire ?

Selon que notre estime de soi est moyenne, forte, ou très forte, nous avons tendance à être plus ou moins affirmé.

 

Dans le cas où l'estime de soi est faible ou très faible, un travail dans ce domaine semble souhaitable pour améliorer l'évaluation que l’on se fait de soi.

 

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

 

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