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Ma vie avec un pervers narcissique : du conte de fée à l'enfer au quotidien

(texte intégral)

Miroir aux alouettes

 

Charmeur, cultivé et entreprenant, il a pris son temps pour s'intéresser à moi, me séduire et me plaire. Il a sorti le grand jeu, comme aucun autre ne l’avait fait : fleurs, cadeaux, restos, spectacles, appels et SMS continus. Pour la première fois, je me sentais exister pour quelqu’un, unique.  Il m’a mise sur un piédestal. Il me respectait et j’étais précieuse à ses yeux.    

 

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

Il a été exactement celui dont j'avais besoin. Comme s’il avait scanné mon âme, il lisait en moi, comprenait mes espoirs et mes fragilités, savait me mettre en valeur. Nous étions parfaitement assortis, comme le reflet l’un de l’autre. Il m’a donné l’impression que nous étions connectés l’un à l’autre, que nos cœurs s’étaient synchronisés. On ne se disputait jamais, nous nous découvrions plein de goûts communs. Je croyais avoir rencontré l’homme de ma vie, mon âme sœur.

En lui, je trouvais l’ami et l’amant idéal. Il me faisait rire, semblait sain et fort. Il m’a fasciné et j’ai connu l'ivresse de la passion. Notre relation est devenue charnelle, intense, fusionnelle. Il disait aimer tout de moi, ma timidité, mon émotivité, ma personnalité, mon corps. J’illuminais sa vie. Ses paroles enflammées ont fait tomber toutes mes résistances.

Dans la gueule du loup

Il a tout fait pour que je tombe sous son charme, et je me suis attachée à lui. Jour après jour, il s'est introduit dans ma vie. Nous faisions tout ensemble. Très vite, il a voulu qu’on vive ensemble. J’ai pris son empressement pour une preuve d’un amour absolu.

Après quelques mois, alors que notre histoire ne connaissait aucun faux pas, le rêve a viré au cauchemar. Tout a basculé avec une crise de jalousie où culpabilisation et agressivité m’ont laissée sous le choc. Je ne reconnaissais pas celui dont j’étais tombée amoureuse. Puis il s’est apaisé, m’a demandé pardon. Il s’en voulait et ne pouvait pas se passer de moi, j’étais merveilleuse. Et c’est reparti comme avant. Malgré ses revirements brusques d'humeurs, je lui trouvais des excuses : une enfance chaotique, des responsabilités professionnelles, la fatigue. Il devait y avoir une erreur, une explication. Incapable de prendre du recul, je pensais que ce n'était que passager.

Les crises se sont multipliées, rapprochées, et les bons moments sont devenus de plus en plus courts et rares. Il est devenu distant, méprisant, terrifiant. J'ai découvert son incapacité à reconnaître ses torts, une cascade de mensonges, sa froideur émotionnelle, une euphorie morbide à me voir au plus mal.

La descente aux enfers

Il m’a éloignée de mes amis et de ma famille (envieux, inintéressants, qui m’empêchaient de progresser). Nul ne trouvait grâce à ses yeux. À l’origine de divers conflits, il n’avait jamais tort et savait tout mieux que tout le monde. Isolée, sans témoin ni soutien, ma destruction a été graduelle. Sans plus aucune considération pour moi, il a multiplié les dénigrements et le harcèlement, les sarcasmes et les insultes. À force de l’entendre souligner mes défauts, il a réussi à me convaincre que je ne valais pas grand chose.

Son travail de sape a installé en moi un sentiment d’infériorité. Plombée, j’ai sombré dans des épisodes dépressifs. Engluée dans l’autodépréciation, je m’autosabotais professionnellement. Il se délectait de mon naufrage. Perturbée, anxieuse, j’ai commencé à somatiser et à être assaillie de pensées noires. Troubles du sommeil et de l’appétit, maux de tête et de ventre, ont accru mon épuisement physique et moral. Honteuse, je cachais mon quotidien douloureux, convaincue de pouvoir rétablir l’équilibre seule. J’étais sa recluse, il me possédait tout entière. Démunie, à l’agonie, je me suis repliée sur moi-même. En proie à ses pulsions destructrices et perverses, son sadisme me détruisait à petits feux.

Le prince charmant dont j’étais tombée amoureuse était devenu caractériel, autoritaire et hostile. L’homme rassurant et délicat des débuts passait son temps à fantasmer sur d’autres femmes, à me comparer, à me rabaisser, y compris dans l’intimité (« tu ne me fais pas vibrer » « avec toi, ça ne marche pas »).

Avant lui, on me disait jolie, amusante, intelligente.

 

Sous emprise

 

Par son éloquence et sa gentillesse, il m’avait mise en confiance et ferrée tel un chasseur avec sa proie. Au fil des semaines, il a tissé sa toile autour de moi. J’ai perdu la main sur ma propre existence, mes pensées, mon agenda, mes relations et mes dépenses. Soumise à sa validation sur mes faits et gestes, il explosait si je ne pliais pas sous sa volonté. Il ne supportait pas que je lui échappe, il voulait me posséder. J’étais avec lui ou contre lui. Disqualifiée, j’étais tenue de lui obéir. À la dérive, j’ai voulu prendre son besoin de me contrôler pour de l’amour.

 

Plus il désintégrait mon identité, plus il paraissait se fortifier. Ce vampire absorbait mon énergie pour s’en nourrir. Nos crises le comblaient alors qu'elles me vidaient. Il s’appropriait ma force vitale et attirait mon air dans ses poumons. Sous influence, j’étais un pantin dont il tirait les ficelles, manipulée même à distance. Je donnais énormément sans rien recevoir en retour mais demeurais incapable de me libérer de lui. Le piège s’était refermé sur moi.

Parce qu’il avait su me cerner et répondre à mes attentes, j’étais devenue dépendante de ce qu’il avait pu m’apporter. Il était le venin et le remède à la fois, il me faisait souffrir mais pouvait m’apaiser. Prise dans l’engrenage de ce calvaire émotionnel, je m’imaginais autant pouvoir être sauvée que le guérir de ses démons. Il me traitait moins bien qu’un chien mais je m’enlisais dans cette histoire pourrissante et assassine. En quête éperdue d’affection, je voulais à tout prix être aimée. Malgré les déceptions, les pincements au cœur et les larmes, mon addiction affective m’habitait toute entière.

Victime d’un manipulateur

Doutant de mes perceptions et de mes opinions, je ressassais nos échanges (qui me mettaient à plat) pour tenter de saisir à quel moment ils basculaient dans l’irrationnel et la torture mentale. Il envahissait mon espace psychique et me laissait sans repères. M’enfermant dans ses contradictions, ce qui était insensé finissait par passer pour cohérent. Je pensais perdre la mémoire et la tête tant il déformait les faits, omettait de me donner certains éléments. Il parvenait à me déstabiliser, à me faire dire ce que je ne voulais pas dire et à me faire croire que je faisais, de mon plein gré, ce qu’il exigeait de moi. Il me manœuvrait à sa guise, me contraignait. Je ne savais plus m’exprimer librement. Il était le dominant, moi son jouet.

Ses comportements aberrants, ses longs silences, ses regards désapprobateurs installaient la confusion en moi. Sans en avoir l’air, sous couvert d’insinuations ou d’humour, il me dévalorisait puis soutenait que ses propos étaient mal interprétés. Il réfutait toute arrière-pensée. Connaissant mes points faibles (crainte du rejet, manque de confiance en moi) comme ma sensibilité à l’injustice et à la déloyauté, il appuyait de façon insidieuse là où ça faisait mal. Il déplorait mon allure (« tu as bien changé », « tu pourrais faire un effort »), ma personnalité (« tu n’es jamais contente », « je te connais, tu es comme ci ou comme ça »). Tout ce que je disais se retournait contre moi. Il semblait détester mon amour, ma générosité, ma joie de vivre. J’avais tout faux et ne comprenais rien à rien.

Tout chez lui exprimait un malaise relationnel. Il parlait de manière vague, changeait de sujet pour échapper à une conversation, à mes questions ou mes plaintes. Et je restais dans le flou et le vide. Parce qu’il ne supportait pas les critiques, il niait les évidences ou mentait sur tout (son passé, ses projets, sa famille, qui il y était). J’étais son bouc émissaire. Il me faisait porter la responsabilité des dysfonctionnements de notre couple, de nos tensions et de ses débordements. Je le poussais à bout. Il n’éprouvait jamais ni remords, honte ou culpabilité. Il s’estimait irréprochable, se considérait comme une victime et incompris. Il m’a fait endosser sa pathologie, ses frustrations et ses délires, m’a rendue cinglée à sa place.

Le chaud et le froid

Je vivais des montagnes russes émotionnelles auprès de ce docteur Jekyll et mister Hyde. Ma santé mentale était ballottée au rythme de ses humeurs, les crises alternant avec des trêves idylliques. Décervelée, je pensais retrouver mon grand amour bienveillant et prévenant des débuts. Quand il sentait qu’il avait été trop loin, il m’étourdissait avec ses belles promesses pour me garder sous sa coupe. Il surjouait, allant parfois jusqu’à pleurer, et je me convainquais qu’il avait changé (« il était stressé mais est adorable maintenant », « il a promis que ça ne se reproduirait plus »). D’une redoutable efficacité, ces lunes de miel resserraient nos liens, et l’étau autour de moi.

Désorientée, je renonçais à mes velléités de rupture. Tantôt reconquise par cet homme de nouveau idéal, tantôt terrorisée de revoir son côté obscur, je ne m’en sortais pas de cette spirale perverse. Couverte de baisers et de mots doux, je me sentais coupable de l’avoir énervé. C’était de ma faute, mais il me pardonnait. Comme envoûtée, je faisais table rase de son sadisme passé. Réconciliés, je me disais que les choses allaient s’arranger. J’élaborais des stratégies d’évitement pour que chaque journée se déroule sans heurt. Je gardais l’espoir d’un retour à un climat soutenable et m’acharnais à vouloir lui plaire. Il a fait germer en moi l’idée qu’il fallait que je fasse des efforts. Si ça n’allait plus entre nous, c’est parce que j’avais mauvais caractère. J’étais sa marionnette, sa chose, à la disposition de son plaisir et de sa rage.

Il menaçait de me tromper car j’étais trop coincée au lit, pas assez coquine ni désirable. Envahie par la panique d’être quittée, je lui promettais de m'améliorer, le suppliais de me donner une chance. Jugée et humiliée, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je suivais ses consignes pour m’adapter à lui et savoir le prendre, le ménager, lui rendre la vie agréable.

Un double visage, un double langage

En public, maître des apparences, il était en représentation et sympa. Il me portait aux nues, me complimentait, vantait mes atouts et qualités. Devant ses amis, il me clamait son amour en me prenant dans ses bras. Sur un nuage, j’oubliais combien il pouvait être cruel. Pour les autres, c’était un ange, un homme en or. J’étais chanceuse. Tous n’y voyaient que du feu, hypnotisés par son art de brouiller les pistes pour rester hors radar.

En privé, il tombait le masque pour redevenir arrogant et féroce, et je redevenais fainéante et moche. Il s’emportait pour des broutilles (un tiroir resté ouvert, un plat trop cuit, un verre mal lavé…). J’étais nulle, incapable de satisfaire un homme, de tenir une maison. Envieux, pessimiste, coléreux, narcissique, malhonnête, autocentré, sans le moindre scrupule, ses violences psychologiques me maintenaient dans la peur. Il niait mes ressentis et mon mal-être croissant, je ne savais plus quoi faire. Sa voix glaciale, sa rancune et paranoïa, ses intimidations, menaces et brimades, son chantage plus ou moins déguisé étaient mon quotidien. Il claquait les portes, jetait des objets sur le sol, serrait les poings... et je cédais à ses exigences sans fin. Je craquais et suffoquais, mais il demeurait inébranlable.

Il donnait une image exemplaire de lui, personne n’aurait cru à mes appels au secours. Il m’aurait fait passer pour une folle si j’avais révélé ses deux visages opposés, ses abus et mon drame souterrain. Merveilleuse devant les autres, minable dans l’intimité. Je n’avais aucune preuve, rien de visible. Parfait caméléon, il avait un langage pour moi et un autre pour l’extérieur. Il ajustait son comportement selon les circonstances et ses interlocuteurs.

Il jouait avec moi au chat et à la souris, et sa haine pour moi me donnait le vertige.

Sortir d'une relation toxique

 

Mes blessures et cicatrices sont invisibles. J’ai accepté l’inacceptable, supporté l’insupportable. J’ai voué mon cœur à ses perversions, l’aimer m’a consumée.
Longtemps j’avais attendu le déclic pour ne plus le laisser broyer ma vie, pour trouver la volonté de m’extirper de cette relation perverse dans laquelle il m’avait cloisonnée.

 

M’avouer qu’il me manipulait et ne m’aimait pas a été douloureux. Il m’a fallu me poser les bonnes questions. Suis-je heureuse avec lui ? Est-ce que j’aime l’existence que je mène avec lui ? Suis-je aux commandes de ma vie ?  Tant que j’étais dans le déni, je ne pouvais pas dire stop, décider de prendre le large. Il m’a fallu cesser de lui trouver des excuses, de me justifier. Tant que je refusais de reconnaître que je m’étais trompée (sur lui, sur ce que nous vivions), je ne pouvais pas être actrice de ma vie et m’extraire de ses griffes. Lorsque j’ai compris à qui j’avais affaire, j’ai pu commencer à faire le deuil de l’homme dont je m’étais éprise, celui qui me faisait du bien. Je m’en suis voulue de ne pas avoir compris que cet être-là n’avait jamais existé, de l’avoir laissé profiter de moi, de m’être faite avoir, de ne pas être partie avant. 

Ses beaux discours ne rachetaient pas ses actes, pas plus que ses cadeaux ne rattrapaient le mal fait. Jamais il n’allait réparer ce qu’il avait brisé en moi... J’ai renoncé à le voir changer, pour me recentrer sur moi. Je devais survivre par amour-propre, pour aller de l’avant. Ses paroles fielleuses, ses agissements malsains, son baratin et son absence d'empathie, m’ont fait le haïr de jour en jour. Il m’a dégoûtée de lui-même. Prendre conscience de mes carences affectives m’a permis de me libérer de mon sentiment de honte et de culpabilité. Analyser mon mal-être m’a donné des clés pour en identifier les causes et me permettre d’avancer. M’avouer ma souffrance m’a permis de la dépasser. J’ai été sa victime, mais il m’a fallu assumer ma part de responsabilité (même si cela fait mal) pour commencer un travail sur moi. Je me suis demandée ce qu’il était venu chercher chez moi, et pourquoi j’avais eu besoin de rencontrer un tel homme. Il m’avait choisi, et je lui avais la donné la possibilité de me blesser, de prendre les rênes de ma vie.

Résolue à rompre ce lien d’aliénation, à m’affranchir de cette dépendance toxique, j’ai cru vite remonter la pente mais j’ai été engloutie par un tourbillon émotionnel. Me séparer de lui a été difficile et douloureux, je me sentais comme mutilée. Mais c’était la seule solution pour sauver ma peau. Je devais admettre mes erreurs et me remettre en question, pour ne plus être ballottée entre accalmies et crises qui m’anéantissaient. Ma guérison a demandé du temps, de la patience. Tous mes repères s'effondraient, je ne savais plus qui j’étais, ni ce que je voulais ou croyais. Je ne me reconnaissais plus. Je me suis sentie inanimée, inutile, seule au monde, comme une petite fille perdue. Angoisses et ruminations m’ont submergée. L’avenir m’effrayait. Je ne serais plus jamais la personne que j’étais avant de me laisser prendre dans ses filets. J’ai ressenti l’immense besoin de me reconstruire, d’être soutenue sans jugement, par une thérapie et par mes proches.

Dévastée par la violence de ses regards et de ses mots, je me suis fissurée jusqu’à finir par tomber en miettes. Avec une tête à effrayer les fantômes, je me suis fait peur. J’ai voulu donner de l’amour à quelqu'un qui ne sera jamais heureux, ne sait pas aimer et a été incapable de me respecter. Il n'a pas pris soin de moi comme il l'avait promis. Je m’étais accrochée à lui dans l’espoir qu’il veuille m’aimer, parce que je croyais ne pas mériter mieux. Il avait su repérer ma vulnérabilité pour s’emparer de mon cœur et me retourner le cerveau. Il m’a brisé toute entière. Telle une ancienne alcoolique ou droguée, je voulais réapprendre à vivre sans lui, me sevrer de son poison. Je voulais m'en sortir, puiser dans ma force de caractère d’avant lui. Je n’étais pas sur terre pour subir.

Pour me retenir et sauver la face, il a voulu jouer ses dernières cartes. Ne supportant pas d’être abandonné, il s’est montré encore plus tordu et destructeur que jamais. Je le privais de son punching-ball, de son souffre-douleur. M’anéantir au-delà de la rupture est devenu son obsession, je n’avais pas plus le droit d’être heureuse avec lui que sans lui. Ses piqûres de rappel, ses vacheries, ses tentatives de me freiner, tout était bon tant que je continuais de penser à lui (tout sauf mon indifférence). À défaut de mon amour, il réclamait ma haine. Il est revenu plusieurs fois à la charge pour finalement disparaître : démasqué, ce jeu moins pervers a fini par le lasser. Il a réécrit notre histoire, m’a fait porté l’échec de notre relation. Il était l’innocente victime, moi la traîtresse et la méchante. Retournant de nouveau la situation à son avantage, il projetait ses travers sur moi. Sans doute avait-il trouvé une nouvelle victime pour soulager sa hantise de la solitude.

Sa capacité à tourner la page m’a déstabilisée, il m’effaçait... comme si tout ce que nous avions vécu n’avait pas été réel, aussi faux que son amour pour moi. Il avait modelé et démoli notre relation selon son bon vouloir. Mon amour a été un miroir où il a cherché son reflet, pour apaiser son vide intérieur. Il s’est servi de moi pour exister, comme faire-valoir. Pour me leurrer, il avait crée un personnage sur mesure, fantasmagorique, qu’il s’était inventé. Tout ça n’était que de la poudre aux yeux, servi sur un plateau. Au début, il m’avait chérie autant que je l’adorais, puis il m’avait eu en horreur d’avoir aimé une illusion, un faux-lui. Amoureuse d’un imposteur, j’étais devenue pitoyable et indigne d’intérêt, et il me l’a fait payer.

Parce que le monde est une jungle pour lui, il lui fallait être le plus fort. D’abord séducteur et mystérieux, généreux et charismatique, il s’était rendu indispensable pour que je sois sa débitrice et que je ne puisse rien lui refuser. Exerçant sa suprématie sur moi, il m’avait fait douter de ma valeur, m’avait attaqué dans mon intégrité et maintenue dans un rapport de force continu. J’incarnais tantôt pour lui une figure affective dont il devait se faire aimer tantôt une figure castratrice à écraser pour survivre.

Amoureuse d’un personnage dont je n’avais pas voulu voir la noirceur, je m’étais oubliée. Il m’a fallu dompter ma peur et m'armer de patience, réapprendre à me protéger, m’affirmer, à dire non, à oser demander, à recevoir les compliments et les critiques, à clarifier les non-dits et les malentendus, à ne pas me sentir coupable de ne plus tout donner. Quant à LUI, je me suis faite à l’idée de ne jamais l’entendre manifester de remords ni un tant soit peu d’amour pour moi. J’ai du renoncer à vouloir lui prouver qu'il avait eu tort, que je n’étais pas folle et qu’il m’avait fait du mal.

 

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

 

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