· 

13 idées reçues sur les thérapies

Quand le corps va mal, consulter un médecin paraît sensé. Vouloir suivre une thérapie, lorsqu'on a besoin d'aide pour surmonter une épreuve (conflit, rupture, angoisses, deuil,...) ou mettre de l'ordre dans des sentiments ou des comportements envahissants, semble une réaction tout aussi adaptée.

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

Idée reçue n°1 : Les thérapies, c'est pour les fous

Il arrive à tout le monde, à un moment ou autre de sa vie, de connaître des difficultés affectives, relationnelles ou professionnelles. Consulter un thérapeute permet de sortir d'une situation invalidante, parfois source de symptômes physiques ou psychiques que la médecine ne parvient pas à traiter, en raison de leur origine psychologique. Le travail du praticien consiste à vous aider à (re)trouver un mieux-être et à vous sentir prêt à affronter le quotidien.

L'idée reçue que "le psy c'est pour les fous" explique pourquoi certains n'iront jamais chercher du soutien pour trouver l'apaisement dont ils ont tant besoin. Cette stigmatisation conduit à s’interdire l’accès à une thérapie, à un temps et un espace pour soi, qui soulageraient souffrance et  questionnements. Stress, mal-être passager, inquiétude ponctuelle, problème familial, sentiment de solitude... sont autant de raisons de voir un thérapeute.

Idée reçue n°2 : Je peux régler mes problèmes tout seul

Suivre une thérapie n'est pas un aveu de faiblesse, il n'y a aucune honte à cela, ni de mal à chercher le soutien d'un praticien. Il faudrait au contraire être fier de sa décision de vouloir travailler sur soi. C'est parce que vous avez décidé de vous prendre en main qu'une thérapie va vous aider à trouver, en s'appuyant sur vos ressources personnelles, une solution à votre problème.

Prendre du temps pour s'occuper de soi, explorer ses ressentis, accepter d'affronter ses limites et de se confronter à ses peurs, mobilise la personne sur le plan émotionnel et demande du courage.

S'il est vrai que certains sont plus portés à l’introspection que d’autres, prendre conscience de certains blocages ou de ses souffrances ne suffit parfois pas pour s'en libérer. La mise en récit (et en perspective) induite par l'écoute, neutre et bienveillante, d'un tiers qualifié offre une nouvelle grille de lecture à une problématique personnelle. Verbaliser son vécu à une personne extérieure produit un effet bienfaisant. Ce déplacement, comme l'accompagnement du praticien, permettent d'emprunter des chemins auxquels, seul, on n'aurait pas eu accès.

Idée reçue n°3 : On finit plus névrosé qu'avant

Il y a généralement un élément déclencheur au besoin de consulter : fatigue émotionnelle, expérience traumatisante, souffrance psychologique, tensions relationnelles, difficultés à gérer le quotidien ou le stress, etc. Le but du thérapeute est de vous aider à sortir d'une situation douloureuse, et non de vous faire rebondir d'une problématique à une autre, ni de vous trouver des problèmes là où il n'y en a pas.

Le sentiment d’être bloqué ou submergé par une émotion ou un fonctionnement invalidant, et de ne plus avoir les ressources pour aller mieux sont des indicateurs qui peuvent plaider en faveur d’une démarche thérapeutique. En cours de thérapie, la raison pour laquelle on a décidé de se faire accompagner peut évoluer, et on prend parfois conscience de la nécessité de soulager d'autres maux, chacun est alors libre de poursuivre ou non le travail commencé sur soi.

Idée reçue n°4 : Les médicaments sont plus efficaces qu'une thérapie

Notre société a tellement l'habitude de chercher des solutions rapides aux problèmes, qu'on envisage parfois de remplacer une thérapie par une prise de médicaments. Si certaines maladies nécessitent sans nul doute un traitement, la thérapie développe la capacité de chacun à faire face à ses difficultés et à les surmonter, pour mieux vivre.

Idée reçue n°5 : La thérapie, ça coûte cher, c'est pour les gens riches

Chacun utilise son argent en fonction de ses priorités. Une personne paiera pour écouter les conseils d'un coach sportif qui l'aidera à atteindre un certain niveau de forme physique, une autre considérera l'argent mis dans sa thérapie comme un investissement pour son épanouissement personnel.

Se payer une thérapie, c'est s'accorder le droit à un soutien psychologique, c'est miser sur soi et sur l’importance qu’on apporte à son bien-être. Il s'agit d'une démarche volontaire, qui répond à un besoin, et qui sera profitable en proportion de l'investissement personnel. Une thérapie ne doit pas vous mettre en difficultés, mais impliquer un certain effort financier, un réel engagement de votre part.

Idée reçue n°6 : On est passif dans une thérapie

Le fait de voir un thérapeute ne signifie pas que vous abandonnez le contrôle de vos pensées et de vos sentiments à un tiers, ni qu'il dirige vos décisions. Le rôle du thérapeute n'est pas de vous dire ce que vous devez faire ou croire, il consiste à vous aider à puiser dans vos ressources pour surmonter les épreuves que vous traversez et trouver l'apaisement.

Une thérapie n'est pas magique, c'est un travail sur soi : la personne doit être active durant ce cheminement qui permet le développement de la connaissance de soi, de ses fragilités, de ses besoins. Guidé et encouragé, vous ressentez qu'un mieux-être s'installe, émergeant de votre volonté de trouver en vous la capacité à avancer et évoluer.

Idée reçue n°7 : On ne peut pas changer le passé

Suivre une thérapie ne signifie pas qu'on a du mal à se détacher du passé, ni qu'on espère le ressusciter ou le modifier.

Parfois, pour travailler sur les difficultés du présent, il faut évoquer le passé, par des incursions qui éclairent certaines connexions et certains problèmes sous-jacents qui se posent à l'heure actuelle. On n'est pas obligé de tout dire au thérapeute, chacun est libre de répondre ou non aux questions posées sur son histoire. Cependant, le fait de verbaliser des émotions ou des événements douloureux est souvent moins difficile que de les garder pour soi.

Si notre perception des autres, de nos besoins et du monde en général trouve racine dans nos jeunes années, tout ce qui nous arrive par la suite ne peut être sans cesse ramené à nos relations familiales, ou à des épisodes lointains. La thérapie a pour objectif d'aider l'individu, sans l'enfermer dans un éternel retour vers son passé : il ne s'agit pas d'accuser son enfance ou ses parents, ni de se plaindre de sa vie, mais de tirer des leçons de son vécu et de trouver les clés d'un mieux-être.

Idée reçue n°8 : Une thérapie rend égocentrique

La thérapie n'a pas pour but d'enfermer la personne dans le narcissisme ou dans une position de victime, mais d'alléger ses difficultés ou souffrances, de lui permettre d'en apprendre davantage sur elle-même et son propre mode de fonctionnement, en s'acceptant et en s'aimant chaque jour un peu plus. 

Idée reçue n°9 : On n'a personne à qui parler

On ne va pas chez le psy parce qu'on n'a pas de vie sociale. Le soutien du thérapeute ne remplacent pas les relations d'amitié ou familiales, et il n'est pas un ami.

Avec les proches, les points de vue échangés sont souvent biaisés par l'expérience personnelle et commune. L’écoute du praticien ne remplace pas celle des proches, elle est différente et complémentaire.

Le thérapeute apporte une aide professionnelle, bienveillante et sans jugement, en toute confidentialité. Il a des compétences et des outils spécifiques pour vous permettre de résoudre vos problèmes, en mettant en perspective votre vécu pour le transformer au niveau émotionnel.

Idée reçue n°10 : Les thérapeutes ne parlent jamais, ils restent silencieux

S'il est vrai que certains praticiens (en particulier les psychanalystes) ponctuent leurs longs silences de « hmm-hmm », les psychologues, psychothérapeutes et psychopraticiens sont souvent plus interventionnistes.

Pour ma part, je pose des questions, je rebondis sur un mot ou une phrase, vous aide à exprimer vos difficultés et vos sentiments, propose des outils et des exercices, et même parfois des sortes de "devoirs" à faire entre les séances.

Cependant, les silences attentifs et bienveillants du praticien ne doivent pas être considérés comme une écoute flottante, ils ont aussi leur rôle à jouer : permettre à la personne de se retrouver face à soi-même, de faire émerger des idées ou des prises de conscience.

Idée reçue n°11 : La thérapie va complètement me transformer

La thérapie ne fait pas de vous une autre personne, mais accompagne votre désir de changement. Le praticien intervient pour vous aider à réduire des points de souffrance, à délier des nœuds, à vous libérer de vos blocages, à donner du sens, à faire le tri.

Le thérapeute est là pour toute personne en souffrance ou en difficulté, et qui le souhaite. Son rôle s’étend à diverses problématiques : stress, baisse de moral, questions sur soi ou sur les autres, problèmes familiaux ou conjugaux, difficultés professionnelles ou dans les études, sentiment de solitude, manque d’investissement scolaire de son enfant, problème d'autorité, déception sentimentale... sont autant de raisons de voir un psy.

Idée reçue n°12 : Si je travaille sur moi, on finira par se séparer avec mon/ma conjoint(e)

L'objectif en séance, lorsque la personne évoque ses relations avec son conjoint, est de trouver des clés pour une meilleure compréhension de soi et de son couple.
À moins que les conjoints ne s'inscrivent dans un jeu psychologique néfaste (auquel la thérapie peut alors mettre fin), le couple sort souvent renforcé par le travail thérapeutique du partenaire : colère ou jalousie s'estompe, les conflits et malentendus s'apaisent, un désir d'épanouissement mutuel s'installe.

En cas de besoin, une thérapie de couple peut être envisageable.

Idée reçue n°13 : Une thérapie dure des années

L’image de la psychanalyse sans fin qui s’étale sur 10 ans n’est plus la norme. Si quelques entretiens peuvent suffire pour du soutien psychologique, pour débloquer une situation, il faut parfois plus de temps pour résoudre certaines problématiques ou surmonter un évènement traumatisant. Chaque personne avance à son rythme, ça dure le temps dont elle a besoin et chacun est libre d'interrompre le travail et de mettre fin aux séances lorsqu'il le désire. La démarche de consulter, comme votre décision de ne plus voir de thérapeute, vous revient.

Il est souvent question d’un désir de changement lorsque l’on consulte un thérapeute, et tout processus de changement demande un certain temps, qui varie selon les personnalités, les problématiques à résoudre, et votre implication lors des séances.

On peut voir son thérapeute une fois par semaine, le temps de traverser un moment douloureux, puis espacer les rendez-vous. Tout est envisageable, c’est à la personne de sentir ce qui lui convient le mieux et d'en discuter avec son praticien. La fréquence des séances est à déterminer ensemble, selon vos besoins, et peut être réajustée en fonction des disponibilités respectives et de l’évolution du suivi thérapeutique.

 

Par Aouatif ROBERT | psytherapieparis.fr

 

Aller plus loin :

5 bonnes raisons, et plus, de voir un psy

TOP 5 des croyances limitantes